Considérablement démocratisé ces dernières années, la dyslexie est un trouble neurologique qui affecte les capacités de lecture. Elle est d’ailleurs un trouble responsable de l'échec scolaire de nombreux profils dyslexiques. Grâce à l’IRM fonctionnelle, des éminents spécialistes comme le professeur Michel Habib ont été en mesure de démontrer qu’il y a bien une différence dans la façon dont le cerveau traite l'information chez les personnes dyslexiques. Faisons ensemble un petit tour du sujet.
La dyslexie est un problème neurologique qui entrave la capacité d'une personne à traiter le langage et en particulier à lire. Parfois associé de façon maladroite à une lenteur d'apprentissage, un problème de vision ou un manque d'intelligence, il ne s'agit pourtant pas de cela. La dyslexie entraîne des difficultés avec divers éléments du langage écrit, notamment l'orthographe, l'écriture, la mémorisation et l'organisation. En somme, elle implique des difficultés de compréhension des mots écrits dues à un problème de traitement du langage réceptif, et n'a rien à voir avec les capacités intellectuelles d'une personne.
Dans la pratique, les signes et les symptômes de la dyslexie varient d'une personne à l'autre, mais il existe certains indicateurs communs comme :
● des problèmes de fluidité et de précision de la lecture,
● des difficultés à enchaîner les mots ou les événements,
● des difficultés à écrire et à organiser l'information sur papier,
● une reconnaissance lente des lettres ou des liens entre les lettres et les sons,
● une mauvaise compréhension des mots courts.
La lecture peut être un véritable parcours du combattant pour les personnes dyslexiques, avec la complexification du vocabulaire et les structures de phrases en constante évolution.
L’excès de stimuli et la difficulté à traiter des termes complexes rendent l’adaptation à l’environnement universitaire ou professionnel inconfortable et fatiguant. C’est la raison pour laquelle, dans le milieu scolaire uniquement pour l’instant, ce trouble est reconnu comme un handicap qui permet des aménagements.
Malheureusement, toutes les structures scolaires ne sont pas en mesure de fournir ces ajustements pour accompagner les élèves ou apprenants. En France, il est possible de demander l’assistance d’une AESH. Pourtant, ce n’est possible que dans un nombre réduit de structures à l’heure actuelle car c’est aux communes ou aux département de s’en occuper et ils ont des difficultés à recruter. Cela crée des discriminations qui peuvent rendre difficile l'intégration dans un environnement ordinaire. À cela peut s'ajouter la difficulté à communiquer clairement ses pensées ou ses intentions, qui va mettre d’autant plus en difficulté l’élève face au groupe et au professeur.
Heureusement, il existe aujourd'hui de nombreuses ressources qui contribuent à la sensibilisation et à l'éducation en matière de dyslexie, ce qui permet aux personnes concernées de trouver plus facilement leur place dans le monde.
. Bien qu'elle rende souvent la lecture et l'écriture plus difficiles, les cerveaux dyslexiques ont en fait des capacités accrues dans d'autres domaines. Par exemple, des recherches ont montré que les personnes atteintes de dyslexie possèdent des capacités supérieures de résolution de problèmes en raison de leur conscience visuelle et spatiale accrue. En outre, les personnes atteintes de dyslexie sont généralement créatives et ont une grande mémoire, ce qui leur permet de se souvenir d'histoires, d'informations et d'expériences avec beaucoup de détails et de clarté.
Ainsi, la neuro diversité est un concept important lorsqu'on parle des personnes dyslexiques. Elle indique notamment que le fait d'être dyslexique est naturel et fait partie de la variété génétique de la neurologie humaine, plutôt qu'un handicap associé à un "manque".
Cette approche permet non seulement aux dyslexiques en tant qu'individus de recadrer leurs propres expériences, mais elle encourage également une meilleure compréhension de la part des écoles, des employeurs et du public en général. Cela peut conduire à des opportunités plus équitables et un accompagnement plus adapté, notamment en ce qui concerne l'orientation professionnelle. Il y a beaucoup de choses à faire pour soutenir les personnes neurodiverses, mais le point de départ doit être d'accepter la diversité neurologique et de la célébrer comme un atout plutôt que comme une limitation.
Face aux nombreux obstacles liés à ce trouble, certaines solutions se sont développés pour améliorer le bien-être et les performances des personnes atteintes. Plusieurs types de solutions sont accessibles, aussi bien via des outils concrets pour faire face aux difficultés de lecture, que par un accompagnement pour dépasser les difficultés et apprendre à utiliser les outils.
C’est pourquoi il existe de nombreuses techniques de soutien ,notamment développé par les orthophonistes et les psychologues. Parmi elles, onpeut citer :
● l'utilisation de cartes ou de schémas pour comprendre un langage difficile par exemple,
● le découpage du texte en petits morceaux,
● l'établissement de liens entre les informations connues et les nouveaux faits présentés dans le matériel donné,
● la méditation pour calmer un esprit anxieux avant de commencer à lire.
Ces solutions peuvent vraiment faire la différence pour les dyslexiques, tout spécialement en période d’apprentissage. De nombreuses méthodes sont proposées, reposant de plus en plus le jeu afin d’améliorer la pédagogie et de dédramatiser le sujet.
Face à ce challenge, la science et le monde de la technologie s’est emparé du sujet et propose aujourd’hui des solutions innovantes qu’ils proposent sur le marché.
Ainsi,les lunettes Lexilens ont été co-conçu avec les marques Atol et Abeye. Et elles permettent de fluidifier la lecture pour une majorité de personnes dyslexiques.Issus de la collaboration entre des scientifiques et des opticiens, cette innovation est fabriquée par une start-up française Kareteq. Elles se règlent enquelques minutes et ont exactement la même apparence que des lunettes classiques. De plus, elles s’adaptent aussi bien aux enfants qu’aux adultes ainsi qu’à tous les types de corrections. Il s’agit vraiment d’un outil idéal pour que la lecture ne soit plus un inconvénient.
Malgré les difficultés réelles vécues parles personnes dyslexiques face aux travaux de lecture ou d’écriture, , il est aujourd’hui possible de trouver des solutions innovantes pour les dépasser. De cette façon, il sera plus facile de se concentrer sur les atouts de leurs cerveaux.
Il est important de commencer à voir la situation sous un angle différent. Au lieu de voir la situation sous le prisme de ce qu’ils ne savent pas faire, il est temps de s’émerveiller de toutes leurs capacités, que sont loin de posséder les personnes plus neurotypiques. Les soutenir leur permettra de révéler leur plein potentiel et trouver leur place dans le monde. Et il est grand temps.